Da Le Figaro del 28/08/2006
Originale su http://www.lefigaro.fr/international/20060828.FIG000000174_rome_fait_s...
Rome fait son grand retour sur la scène diplomatique
Romano Prodi marque ainsi la rupture avec les années Berlusconi
di Richard Heuzé

«Il faut honorer rapidement les engagements pris», a déclaré le président du Conseil Romano Prodi ce week-end à Kofi Annan. Au téléphone, selon la version fournie par le palais Chigi, le secrétaire général des Nations unies l'a remercié «chaleureusement» pour avoir «rendu possible l'extraordinaire mobilisation européenne» de vendredi à Bruxelles. Un mérite que le quotidien La Stampa attribue aussi, et en premier lieu, à Jacques Chirac : «Tout au long de cette crise, il a joué un rôle de premier plan», écrit-il dans un éditorial intitulé «Vive la France».
L'alignement inconditionnel sur les États-Unis est révolu
Cet engagement à marche forcée de l'Italie dans une mission militaire au Liban-Sud – que le ministre de la Défense Arturo Parisi prévoit «longue, difficile, coûteuse et risquée» – a sans doute surpris plus d'un allié. D'autant que l'Italie rappellera en octobre ses 1 700 hommes déployés dans le Sud irakien et que la coalition de gauche au pouvoir se déchire sur la présence de 2 000 militaires italiens au sein de la force internationale (ISAF) présente en Afghanistan.
Les précisions fournies par l'ONU sur les règles d'engagement de la Finul 2 devraient satisfaire la gauche radicale. Et permettre à Prodi de s'attribuer le mérite d'avoir réorienté la politique étrangère de son pays. Les années Berlusconi, marquées par un alignement inconditionnel sur l'unilatéralisme américain, sont bien révolues. Les Nations unies constituent la nouvelle boussole de Prodi.
Fort du crédit et des relations construites pendant sa présidence de l'Union européenne de 1999 à octobre 2004, Romano Prodi multiplie les initiatives. Le point de départ a été la conférence ministérielle sur le Proche-Orient, le 25 juillet à Rome, qui a servi de rampe de lancement au cessez-le-feu sur le terrain. Tout au long du mois d'août, Prodi a multiplié les contacts avec les autres leaders européens, contribuant à forger un consensus à Bruxelles. C'est à l'initiative pour ainsi dire conjointe de la France et de l'Italie que l'Europe a donné vendredi son feu vert au plus grand engagement militaire jamais décidé hors de ses frontières.
Dans cette nouvelle stratégie, les principaux interlocuteurs de Romano Prodi ont été Jacques Chirac et Kofi Annan. Avec le chef d'État français, le courant passe bien, même si les points de friction ne manquent pas. Et avec le secrétaire général de l'ONU, l'accord est spontané, ce qui n'était pas le cas du temps de Silvio Berlusconi. Pour l'Italie, un échec de l'ONU au Liban aurait été lourd de conséquence pour la paix.
Romano Prodi veut maintenant faire fructifier la visibilité qu'il vient tout juste d'acquérir sur la scène internationale. Aussi, dans son entretien téléphonique avec Kofi Annan, a-t-il appelé à «élargir» le processus de paix du Liban à tout le Proche-Orient. «À commencer par le noeud central du problème, le règlement israélo-palestinien.»
De son côté, son ministre des Affaires étrangères, le postcommuniste Massimo D'Alema, demande le déploiement des Casques bleus dans la bande de Gaza. Il revendique aussi pour l'Italie un siège à la table de négociations avec l'Iran, arguant du fait que son pays en est le principal partenaire commercial avec l'Allemagne et qu'il entretient personnellement de bonnes relations avec le Hezbollah.
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