Da Le Monde del 12/05/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-770557,0.html
A l'italienne
Pour la première fois dans l'histoire des dix décennies de la République italienne, un ex-communiste accède à la plus haute charge de l'Etat. Giorgio Napolitano a été désigné, mercredi 10 mai, par les grands électeurs de la coalition de centre-gauche dirigée par Romano Prodi, qui a de justesse remporté les élections législatives en avril. Depuis la seconde guerre mondiale, l'Italie a connu des présidents de la République de toutes les couleurs – démocrate-chrétien, laïque, socialiste, chrétien issu de la Résistance, etc. –, mais jamais elle n'avait eu d'ancien communiste. Voilà qui est fait. L'élection de M. Napolitano lève un dernier tabou, qui avait été déjà bien écorné quand, en 1998, Massimo D'Alema était devenu président du conseil.
Il est vrai que les communistes italiens n'étaient pas des communistes comme les autres. Du moins était-ce leur réputation. Ils ont été, contrairement à leurs camarades français, parmi les premiers, en Europe occidentale, à rompre avec l'idéologie stalinienne tout en restant solidement implantés dans les régions, les syndicats, les coopératives et le Parlement. A plusieurs reprises, même du temps de la guerre froide, ils ont été près de participer au pouvoir aux côtés d'une Démocratie chrétienne avec laquelle ils entretenaient des rapports ambivalents d'hostilité et de complicité. Après la chute du mur de Berlin, le Parti communiste italien, mué en parti social-démocrate (DS : les Démocrates de gauche), a constitué le centre de gravité de la gauche.
Membre de l'aile réformiste du parti, Giorgio Napolitano a été l'un des artisans de cette transformation. Européen convaincu, ancien président de la Chambre des députés, ancien ministre de l'intérieur, sénateur à vie, cet homme de 80 ans qui présente une ressemblance frappante avec Umberto, le dernier roi d'Italie, a toutes les qualités pour devenir président de la République, un poste essentiellement honorifique mais pas totalement dépourvu d'influence politique. Même la droite le reconnaît.
Pourtant, l'Italie ne serait plus l'Italie si cette élection n'avait pas donné lieu à d'innombrables tractations. DS, le principal parti de centre gauche, revendiquait la présidence de la République pour M. D'Alema. Mais le choix apparaissait trop partisan. M. Napolitano, lui, était acceptable pour l'opposition. Les centristes, les anciens néofascistes de l'Alliance nationale, voire Silvio Berlusconi, étaient prêts à voter pour lui. La Ligue du Nord d'Umberto Bossi, formation fascisto-régionaliste, en a décidé autrement. Elle a menacé de saboter la Maison des libertés, la coalition de centre- droite, si une partie de l'opposition se prononçait pour M. Napolitano. M. Berlusconi s'est incliné, laissant échapper une occasion de dépasser les clivages d'un pays sorti coupé en deux des élections législatives.
Il est vrai que les communistes italiens n'étaient pas des communistes comme les autres. Du moins était-ce leur réputation. Ils ont été, contrairement à leurs camarades français, parmi les premiers, en Europe occidentale, à rompre avec l'idéologie stalinienne tout en restant solidement implantés dans les régions, les syndicats, les coopératives et le Parlement. A plusieurs reprises, même du temps de la guerre froide, ils ont été près de participer au pouvoir aux côtés d'une Démocratie chrétienne avec laquelle ils entretenaient des rapports ambivalents d'hostilité et de complicité. Après la chute du mur de Berlin, le Parti communiste italien, mué en parti social-démocrate (DS : les Démocrates de gauche), a constitué le centre de gravité de la gauche.
Membre de l'aile réformiste du parti, Giorgio Napolitano a été l'un des artisans de cette transformation. Européen convaincu, ancien président de la Chambre des députés, ancien ministre de l'intérieur, sénateur à vie, cet homme de 80 ans qui présente une ressemblance frappante avec Umberto, le dernier roi d'Italie, a toutes les qualités pour devenir président de la République, un poste essentiellement honorifique mais pas totalement dépourvu d'influence politique. Même la droite le reconnaît.
Pourtant, l'Italie ne serait plus l'Italie si cette élection n'avait pas donné lieu à d'innombrables tractations. DS, le principal parti de centre gauche, revendiquait la présidence de la République pour M. D'Alema. Mais le choix apparaissait trop partisan. M. Napolitano, lui, était acceptable pour l'opposition. Les centristes, les anciens néofascistes de l'Alliance nationale, voire Silvio Berlusconi, étaient prêts à voter pour lui. La Ligue du Nord d'Umberto Bossi, formation fascisto-régionaliste, en a décidé autrement. Elle a menacé de saboter la Maison des libertés, la coalition de centre- droite, si une partie de l'opposition se prononçait pour M. Napolitano. M. Berlusconi s'est incliné, laissant échapper une occasion de dépasser les clivages d'un pays sorti coupé en deux des élections législatives.
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