Rome - Près d'un an après l'enlèvement à Bagdad des deux humanitaires italiennes, Simona Pari et Simona Torretta, l'ancien commissaire extraordinaire de la Croix-Rouge, Maurizio Scelli, a livré hier sa version de leur libération. Le responsable de l'organisation qui aurait servi de médiateur a ainsi affirmé dans La Stampa que les autorités italiennes auraient obtenu la remise en liberté des deux Simona en échange de soins dispensés «à quatre terroristes présumés recherchés par les Américains et blessés durant des combats». Scelli a précisé que les quatre hommes, «dont trois étaient dans des conditions désespérées», auraient été accueillis à l'hôpital de Bagdad par une équipe de la Croix-Rouge italienne après avoir trompé la vigilance des Américains postés devant l'établissement. «On les a cachés sous des couvertures et des boîtes de médicaments [...] ils ont été opérés et sauvés», a indiqué Scelli. L'opération aurait été menée à l'insu de Washington. «Taire nos tentatives de libérer les otages fut une condition incontournable pour leur sécurité et la nôtre», a-t-il précisé ; «dès le premier jour, j'ai obtenu l'accord du sous-secrétaire d'Etat Gianni Letta», véritable éminence grise de Berlusconi. Ces révélations embarrassent Rome, qui a toujours soutenu «n'avoir jamais cédé au chantage des terroristes». Alors que la gauche, opposée à l'intervention en Irak, réclame des explications, le gouvernement italien a protesté hier de sa loyauté envers les Etats-Unis.