Da Le Temps del 25/09/2006
Originale su http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=190045
Asile et étrangers: les «lois Blocher» triomphent dans toute la Suisse
di Valérie de Graffenried
Berne - Les jeux sont faits. Tous les requérants d'asile déboutés seront privés d'aide sociale et les étrangers en situation illégale qui ne coopèrent pas à leur renvoi pourront être détenus pour une durée maximale de 24 mois. Ou encore: toute personne arrivant en Suisse sans papiers d'identité ou document de voyage valable, et qui est incapable de les fournir dans les 48 heures, risquera, plus qu'aujourd'hui, de subir une décision de non-entrée en matière. Voilà trois des principaux changements contenus dans les nouvelles lois sur l'asile et sur les étrangers avalisées dimanche. Le peuple suisse les a très nettement adoptées, avec respectivement 67,8% et 68% des voix.
Pour les opposants, l'heure était hier à la soupe à la grimace. Aucun des représentants de la gauche, des syndicats, des œuvres d'entraide, des Eglises, ou encore du comité bourgeois présidé par le conseiller national libéral Claude Ruey, ne se faisait d'illusions quant aux résultats. Mais le score si net claque comme une gifle. Et leur échec se trouve renforcé par le fait que l'ensemble des cantons a voté le double oui, malgré une sensibilité humanitaire traditionnellement plus prononcée en Suisse romande.
Pour la loi sur l'asile, le canton le plus fidèle au mot d'ordre du Conseil fédéral a été Schwyz, avec 80,1% d'avis favorables. Et en Suisse romande, le canton le moins enthousiaste s'est révélé être celui de Genève, avec 51,3% de oui. Voilà qui mettra un peu de baume au cœur de l'ex-conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss, qui s'est énormément investie dans la campagne.
Quatre ans après le rejet à un fil de l'initiative de l'UDC «contre les abus dans le droit d'asile», tous les référendaires s'accordent à dire que la Suisse se dote désormais de lois parmi les plus restrictives d'Europe, alors que le nombre de demandes d'asile n'a jamais été aussi bas depuis 1986.
Pour Christoph Blocher, en revanche, ces résultats représentent une immense victoire, lui qui a axé une bonne partie de sa carrière politique sur la thématique des étrangers. Devant les médias, le conseiller fédéral UDC s'est toutefois bien gardé de parler de victoire personnelle. Le Conseil fédéral était pour ces lois, le parlement aussi et trois partis gouvernementaux les ont fortement soutenues, insiste-t-il. Et de dire que les «vrais réfugiés» continueront d'être accueillis en Suisse.
Le conseiller fédéral a toujours déclaré ne pas «faire campagne». Il s'est ainsi contenté dimanche d'«informer». Le ministre a rappelé que la plupart des dispositions de la loi sur l'asile entreraient en vigueur au 1er janvier 2007, mais que d'autres, qui comportent un aspect plus financier, ne seraient appliquées qu'en 2008, pour laisser le temps aux cantons de s'adapter. C'est notamment le cas de la mesure privant tous les requérants déboutés d'aide sociale. La loi sur les étrangers, qui limite l'immigration extra-européenne aux travailleurs qualifiés, devrait, elle, entrer en vigueur en janvier 2008. Sauf une partie des mesures de contrainte, qui pourraient déjà être appliquées dès janvier 2007.
Mais en insistant sur le fait que «toutes les autorités, tribunaux y compris, sont désormais tenues d'appliquer avec détermination les dispositions approuvées par le peuple», le chef du Département fédéral de justice et police (DFPJ) a aussi lancé une pique à peine déguisée en direction de la Commission de recours en matière d'asile (CRA), déjà dans son collimateur, et du Tribunal fédéral, qui s'est prononcé en faveur du maintien d'une aide d'urgence pour les requérants déboutés privés d'aide sociale.
«Ces lois permettront des améliorations, mais pas de combattre tous les abus», a encore déclaré Christoph Blocher, pour qui la tradition humanitaire de la Suisse n'est nullement touchée. Aurait-il déjà un nouveau projet de durcissement en tête? Non, répond-il, avant de préciser que, face au phénomène de la «migration massive», une solution doit être discutée au niveau international. «Il serait par exemple idéal de déterminer quels sont les pays d'où viennent les vrais réfugiés et d'accepter ensuite des contingents de ces pays-là», répond-il à une journaliste, en ressuscitant une vieille idée. «Mais cela ne peut se faire qu'à côté d'une loi nationale, qui garantit la procédure d'asile individuelle.»
Pour les opposants, pas question de baisser les bras après leur dimanche noir. Ils veilleront de près à ce que le Conseil fédéral «tienne ses promesses» et que les lois soient appliquées en respectant les engagements internationaux pris par la Suisse, disent-ils. «Nous veillerons aussi à renforcer la protection juridique pour les plus vulnérables», avertit le président du Parti libéral Claude Ruey, qui a mené campagne contre son parti.
Pour les opposants, l'heure était hier à la soupe à la grimace. Aucun des représentants de la gauche, des syndicats, des œuvres d'entraide, des Eglises, ou encore du comité bourgeois présidé par le conseiller national libéral Claude Ruey, ne se faisait d'illusions quant aux résultats. Mais le score si net claque comme une gifle. Et leur échec se trouve renforcé par le fait que l'ensemble des cantons a voté le double oui, malgré une sensibilité humanitaire traditionnellement plus prononcée en Suisse romande.
Pour la loi sur l'asile, le canton le plus fidèle au mot d'ordre du Conseil fédéral a été Schwyz, avec 80,1% d'avis favorables. Et en Suisse romande, le canton le moins enthousiaste s'est révélé être celui de Genève, avec 51,3% de oui. Voilà qui mettra un peu de baume au cœur de l'ex-conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss, qui s'est énormément investie dans la campagne.
Quatre ans après le rejet à un fil de l'initiative de l'UDC «contre les abus dans le droit d'asile», tous les référendaires s'accordent à dire que la Suisse se dote désormais de lois parmi les plus restrictives d'Europe, alors que le nombre de demandes d'asile n'a jamais été aussi bas depuis 1986.
Pour Christoph Blocher, en revanche, ces résultats représentent une immense victoire, lui qui a axé une bonne partie de sa carrière politique sur la thématique des étrangers. Devant les médias, le conseiller fédéral UDC s'est toutefois bien gardé de parler de victoire personnelle. Le Conseil fédéral était pour ces lois, le parlement aussi et trois partis gouvernementaux les ont fortement soutenues, insiste-t-il. Et de dire que les «vrais réfugiés» continueront d'être accueillis en Suisse.
Le conseiller fédéral a toujours déclaré ne pas «faire campagne». Il s'est ainsi contenté dimanche d'«informer». Le ministre a rappelé que la plupart des dispositions de la loi sur l'asile entreraient en vigueur au 1er janvier 2007, mais que d'autres, qui comportent un aspect plus financier, ne seraient appliquées qu'en 2008, pour laisser le temps aux cantons de s'adapter. C'est notamment le cas de la mesure privant tous les requérants déboutés d'aide sociale. La loi sur les étrangers, qui limite l'immigration extra-européenne aux travailleurs qualifiés, devrait, elle, entrer en vigueur en janvier 2008. Sauf une partie des mesures de contrainte, qui pourraient déjà être appliquées dès janvier 2007.
Mais en insistant sur le fait que «toutes les autorités, tribunaux y compris, sont désormais tenues d'appliquer avec détermination les dispositions approuvées par le peuple», le chef du Département fédéral de justice et police (DFPJ) a aussi lancé une pique à peine déguisée en direction de la Commission de recours en matière d'asile (CRA), déjà dans son collimateur, et du Tribunal fédéral, qui s'est prononcé en faveur du maintien d'une aide d'urgence pour les requérants déboutés privés d'aide sociale.
«Ces lois permettront des améliorations, mais pas de combattre tous les abus», a encore déclaré Christoph Blocher, pour qui la tradition humanitaire de la Suisse n'est nullement touchée. Aurait-il déjà un nouveau projet de durcissement en tête? Non, répond-il, avant de préciser que, face au phénomène de la «migration massive», une solution doit être discutée au niveau international. «Il serait par exemple idéal de déterminer quels sont les pays d'où viennent les vrais réfugiés et d'accepter ensuite des contingents de ces pays-là», répond-il à une journaliste, en ressuscitant une vieille idée. «Mais cela ne peut se faire qu'à côté d'une loi nationale, qui garantit la procédure d'asile individuelle.»
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