Da Le Monde del 24/03/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-754182,0.html

A Minsk, le pouvoir évacue de force la place d'Octobre et arrête les opposants

di Christophe Châtelot

MINSK - Alexandre Loukachenko a finalement perdu patience. En plein coeur de la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mars, ses forces de sécurité ont arrêté les 200 à 300 opposants au régime qui occupaient, pacifiquement mais illégalement, la place d'Octobre, dans le centre de Minsk, pour contester le résultat de l'élection présidentielle du dimanche 19 mars. Malgré cette démonstration de force, l'opposition a toutefois maintenu son appel à une grande manifestation, samedi 25 mars, au risque d'une confrontation directe avec la police.

En quelques minutes, une centaine de policiers anti-émeutes ont balayé le village de tentes érigé depuis lundi par l'opposition. Selon les témoins, une cinquantaine de jeunes ont été empoignés sans ménagement. Les autres, paralysés par ce subit déploiement de force, se sont dirigés sans résister vers les bus pour être emmenés en direction du centre de détention d'Okrstina, où des dizaines de personnes sont déjà détenues depuis le début de la contestation de la réélection du président Loukachenko. Les services de la voirie ont immédiatement effacé les traces de ce défi sans précédent lancé au régime.

Arrivé au milieu de la nuit devant la prison d'Okrstina, théâtre d'un ballet de cars de police, le candidat de l'opposition à l'élection présidentielle, Alexandre Milinkevitch, a dénoncé l'opération policière.

"Ce régime ne sait parler qu'une seule langue, celle de la force", a-t-il dénoncé. "Les jeunes gens arrêtés ne faisaient que lutter pour la démocratie et la liberté, contre la peur", a-t-il ajouté, en espérant que "les juges ne seront pas trop sévères" à leur égard.

Alexandre Milinkevitch a cependant jugé que la Biélorussie "n'est plus ce qu'elle était" avant le début des manifestations, dimanche 19 mars. Le dirigeant de l'opposition a d'ailleurs maintenu son appel au rassemblement, samedi, dans le centre de Minsk, pour marquer la date anniversaire de la très courte indépendance de la Biélorussie, en 1918. Une fête que les autorités ne reconnaissent pas.

En 2005, cette célébration avait été violemment réprimée par la police. Cette année, plus encore que la précédente, la célébration risque de tourner à l'affrontement.

"Nous maintenons ce qui est prévu, mais personne ne peut dire ce qui va se passer", concède M. Milinkevitch. La démonstration de force pour évacuer les manifestants et la répression systématique - au moins 700 personnes ont été arrêtées, selon l'opposition - risquent toutefois de décourager plus d'un manifestant potentiel.

Les Etats-Unis, qui qualifient Alexandre Loukachenko de "dernier dictateur d'Europe", ont immédiatement réagi. "Nous sommes perturbés par la violente répression de la manifestation et la détention de manifestants," a déclaré un porte-parole du département d'Etat à Washington. "Nous condamnons toute initiative du gouvernement de Biélorussie destinée à priver les citoyens de ce pays de leur droit à exprimer pacifiquement leur opinion", a-t-il ajouté

Les capitales occidentales ont critiqué l'élection présidentielle du 19 mars, qu'elles considèrent comme ni libre ni juste. Selon les résultats officiels définitifs, Alexandre Loukachenko a remporté 83 % des voix lors du scrutin présidentiel, à l'issue d'une campagne électorale et d'un vote marqués par d'innombrables irrégularités et l'utilisation unilatérale des médias en faveur du régime en place depuis douze ans.


CINQ JOURS DE CRISE

19 MARS. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko est réélu au premier tour du scrutin présidentiel avec 83 % des voix, selon des résultats officiels définitifs. L'opposition crie à la fraude. Une dizaine de milliers d'opposants se réunissent dans la soirée place d'Octobre, dans le centre de Minsk, pour réclamer l'organisation d'un nouveau scrutin. Plusieurs centaines de personnes sont arrêtées.

20 MARS. M. Loukachenko déclare que "la révolution a échoué". Sa victoire est saluée par le président russe Vladimir Poutine, seul dirigeant à reconnaître la validité du scrutin.

20-24 MARS. Les manifestations contre la réélection de M. Loukachenko continuent sur la place d'Octobre.

24 MARS. La police biélorusse intervient et met fin à cinq jours de manifestations sans précédent dans un pays où les services de sécurité sont généralement prompts à intervenir à la moindre contestation publique. Quelque 200 personnes sont arrêtées. L'opposition maintient son appel à un grand rassemblement, samedi 25 mars à Minsk.

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