Da Le Monde del 21/12/2005
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-723092,0.html

Soulagement à Rome et à Francfort après la démission du gouverneur de la Banque d'Italie

di Jean-Jacques Bozonnet

ROME - Mieux vaut tard que jamais. Tel est le sentiment partagé par l'ensemble de la classe politique après la démission, lundi 19 décembre, du gouverneur de la Banque d'Italie. Antonio Fazio, 69 ans, qui présidait aux destinées de la banque centrale italienne depuis 1993, a finalement cédé aux pressions après des mois de polémiques.

"La décision a été prise en toute autonomie et la conscience tranquille pour ramener la sérénité dans l'intérêt supérieur du pays et de la Banque d'Italie", a indiqué l'institution dans un communiqué. Déjà mis en cause pour sa partialité dans la gestion de deux OPA bancaires cet été, l'homme le plus puissant du système financier italien n'a pas résisté à l'enquête judiciaire ouverte contre lui pour "délit d'initié". Les dernières révélations sur sa proximité avec un banquier incarcéré le 13 décembre pour d'importants détournements de fonds lui ont fait perdre ses soutiens politiques, ainsi que celui de l'Eglise.

Face à l'ampleur du scandale, un conseil des ministres extraordinaire devait adopter, mardi 20 décembre, un projet de loi visant à précipiter le départ de M. Fazio. Lundi soir, Silvio Berlusconi s'est félicité du déblocage de la situation, et a remercié Antonio Fazio "pour son geste". Le chef du gouvernement italien avait avoué, à plusieurs reprises, son impuissance face au statut du gouverneur, nommé à vie. "Je n'ai aucun doute sur sa probité, a-t-il déclaré sur RAI 1, la chaîne de télévision publique. Fazio est une personne honnête et responsable qui a résisté à son poste parce qu'il ne voulait pas qu'on puisse croire, s'il démissionnait, qu'il avait commis quelque chose d'illégal."

Pour Pier Ferdinando Casini, le président centriste de la Chambre des députés, la démission de M. Fazio "ne résout pas le problème, mais elle rend encore plus nécessaire l'approbation rapide de la réforme sur la protection de l'épargne". Ce projet de loi avait été présenté en urgence par Giulio Tremonti, le ministre de l'économie, après le scandale de la banqueroute frauduleuse de Parmalat fin 2003. A l'époque déjà, la Banque d'Italie était accusée de ne pas avoir joué son rôle de garde-fou. Mais le texte s'est perdu dans les méandres d'un débat parlementaire sans fin.

Les amis d'Antonio Fazio n'étaient pas les moins actifs pour enterrer une réforme qui prévoyait la refonte de la Banque d'Italie et du statut de son gouverneur. Selon la nouvelle loi, que le gouvernement aimerait faire adopter avant Noël avec le soutien de l'opposition, le successeur de M. Fazio devrait être nommé pour un mandat de cinq ans renouvelable.


LES FAVORIS À LA SUCCESSION

Leader du centre gauche et adversaire de M. Berlusconi aux élections législatives d'avril 2006, Romano Prodi s'est déclaré disponible pour contribuer à "introduire rapidement des contrôles et des garanties très fortes". Quant au remplaçant du gouverneur déchu, "il doit avoir une envergure internationale pour réparer les dégâts causés ces derniers mois à la crédibilité et au prestige du pays", a-t-il dit.

Parmi les candidats cités par la presse, les favoris sont Mario Draghi, ancien directeur général du Trésor, et Tommaso Padoa-Schioppa, proche du président de la République, ancien membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE). L'ex-commissaire européen à la concurrence, Mario Monti, considéré par beaucoup comme le candidat idéal, serait jugé "trop proche du jeu politique" par la majorité de centre droite.

L'épilogue a été accueilli avec soulagement à Francfort au siège de la BCE, très embarrassée par les accusations portées contre le gouverneur de la Banque d'Italie, membre ès qualités de son Conseil des gouverneurs. Les marchés ont également salué la sortie de scène d'Antonio Fazio dont le protectionnisme, au nom de "l'italianité" du système bancaire de la Péninsule, décourageait les velléités de fusion au niveau européen. L'annonce de sa démission a fait flamber les cours des établissements financiers italiens. Elle pourrait aussi détendre l'atmosphère entre Rome et Bruxelles : la Commission européenne a lancé, le 13 décembre, une procédure de sanction contre l'Italie, essentiellement motivée par "le manque de transparence" de la Banque d'Italie.

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