Da Le Monde del 29/06/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-789504@51-784691,0.html

La gauche slovaque s'allie à l'extrême droite

La vague populiste n'en finit pas de déferler sur l'Europe centrale. Après la Pologne et la Bulgarie, c'est au tour de la Slovaquie de succomber. Le parti de gauche Smer ("Direction"), vainqueur des élections législatives du 17 juin, a opté mercredi 28 juin pour une coalition rouge-brun en s'alliant à l'extrême droite xénophobe (Parti national slovaque, SNS) et à un parti nationaliste (Mouvement pour une Slovaquie démocratique, HZDS). "La direction de Smer m'a donné l'autorisation à l'unanimité d'inviter aux négociations le SNS et le HZDS", a déclaré le chef de Smer, Robert Fico, à Bratislava. "Cette coalition permettra à la Slovaquie de devenir un Etat social", a assuré celui qui se prépare à devenir premier ministre.

Les trois partis disposent ensemble de 85 des 150 sièges au Parlement, une majorité assez large pour faire passer le "programme de gauche" promis par M. Fico à ses électeurs. "Nous commencerons à préparer demain l'accord de coalition et le programme du nouveau gouvernement" qui devrait être présenté au Parlement début août, a expliqué cet avocat qualifié de "populiste" par ses détracteurs. Cette alliance exclut les chrétiens-démocrates et le Parti des Hongrois de souche SMK (centre droit), partenaires dans la coalition sortante du groupe SDKU, dirigé par le premier ministre sortant Mikulas Dzurinda.


CAMPAGNE CONTRE LES RÉFORMES LIBÉRALES

Le Smer, seul parti de gauche de l'éventail politique slovaque à s'être affilié au Parti socialiste européen (PSE), a obtenu 50 sièges au Parlement après une campagne contre les réformes libérales de la droite emmenée par Mikulas Dzurinda. Robert Fico veut réviser le taux unique de TVA, actuellement de 19 %, pour introduire un taux moins élevé pour les produits de première nécessité. Il compte aussi augmenter les impôts des particuliers et des entreprises, parmi les plus bas d'Europe, en relevant notamment les prélèvements sur les grandes sociétés et des banques. Ses deux nouveaux alliés ont déjà promis leur soutien à de tels changements visant à une Slovaquie plus sociale.


DEUX ALLIÉS ENCOMBRANTS

Après les élections, les discussions de Smer avec les chrétiens-démocrates et le Parti hongrois menées dans un premier temps n'ont pas permis d'aboutir à la formation d'une coalition de centre gauche. Le Parti national slovaque (SNS), connu pour ses idées anti-hongroises et anti-tziganes, a obtenu 20 sièges au Parlement, devenant la troisième force politique du pays. Le SNS, qui revendique 135 ans d'existence et affirme être "le plus vieux parti de la Slovaquie", accuse les Hongrois de menacer "la souveraineté" du pays en œuvrant secrètement pour une révision des frontières issues du démantèlement de la Hongrie après la seconde guerre mondiale. Il préconisait aussi, il y a quelques années, de rassembler tous les Roms du pays dans un grand camp.

Le Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) de l'ancien premier ministre Vladimir Meciar, très critiqué par les Occidentaux dans les années 1990 pour ses privatisations opaques et sa gestion autocratique, a obtenu 15 sièges.

Dans le futur gouvernement, le Smer devrait occuper dix portefeuilles, l'extrême droite, trois et le HZDS, deux. M. Fico a plusieurs fois répété que son parti garantirait le respect des droits des minorités du pays, qui compte de fortes minorités hongroise et tzigane, chacune d'environ 10 % de la population.


LES RECETTES DU COCKTAIL POPULISTE

"La Slovaquie ne mérite pas une telle coalition qui réhabilite tous les maux des années 1990. L'ambitieux Robert Fico a choisi le pire pour sa propre carrière mais aussi pour la Slovaquie", a commenté le politologue Samuel Abraham. Robert Fico reste quant à lui persuadé que ses options politiques "représentent un argument pour (ses) partenaires à l'étranger, qui dénoncent les réformes de droite".

Ce populisme triomphant qui s'impose dans les pays post-communistes se nourrit de nombreux ingrédients : dénonciation de la corruption, haine des élites, flou politique, besoin d'égalité, conservatisme culturel, euroscepticisme, anticapitalisme, nationalisme, auxquels s'ajoute un zeste de xénophobie.

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