Da Le Figaro del 28/06/2006
Originale su http://www.lefigaro.fr/international/20060628.FIG000000053_somalie_les...
Somalie: les islamistes placent un dur à Mogadiscio
Les États-Unis ont exclu toute discussion avec le nouveau maître du pays
di Tanguy Berthemet
LES ISLAMISTES AU POUVOIR à Mogadiscio soufflent le chaud et le froid. Quelques jours après avoir signé un accord de «reconnaissance mutuelle» avec le gouvernement de transition somalien, un geste salué par la communauté internationale, l'Union des tribunaux islamiques a placé le cheikh Hassan Dahir Aweys à la tête du Majlis, leur nouvelle assemblée. Cette nomination a immédiatement relancé les tensions dans la Corne de l'Afrique.
Le cheikh Aweys, membre du puissant clan des Habar Gedir, est en effet considéré comme un partisan d'une ligne radicale, voire comme un djihadiste convaincu. Pour Washington, qui a inscrit ce religieux sur sa liste noire, ses liens avec al-Qaida et le terrorisme international ne font aucun doute. «Je ne suis pas un terroriste, a nié le religieux à l'AFP. Mais si le fait de suivre ma religion et l'amour pour l'islam font de moi un terroriste, alors j'accepte ce qualificatif.» La désignation de ce nouvel homme fort à Mogadiscio semble entériner la défaite des tenants d'une tendance plus modérée, incarnée par le cheikh Shariff. «Les affrontements internes entre les deux groupes ne sont pas finis, croit savoir un journaliste local. Mais le choix d'Aweys n'est pas très bon pour la paix.»
Le passé de Hassan Dahir Aweys laisse redouter la mise en place d'un pouvoir extrémiste en Somalie. Au début des années 1990, l'homme avait rejoint un mouvement djihadiste, al-Itihaad, et fondé un éphémère émirat au nord du pays où s'y appliquait une charia stricte. Une expérience que cet ancien officier de l'armée du dictateur Siad Barre semble désormais vouloir renouveler dans toutes les régions contrôlées par les tribunaux. «Nous devons suivre la loi telle qu'établie par Allah», a-t-il simplement expliqué.
VERS LA LAPIDATION DE CINQ HOMMES ACCUSÉS DE VIOL
Les premières conséquences du retour du cheikh au premier plan ne se sont d'ailleurs pas fait attendre. En Somalie tout d'abord. Lundi, les tribunaux islamiques de Jowhar, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale, ont annoncé leur intention de lapider cinq hommes accusés de viol. Un châtiment jusqu'à présent très rare en Somalie. À l'étranger ensuite. Les États-Unis, qui ont longtemps soutenu les opposants aux tribunaux islamiques au nom de la guerre contre le terrorisme, ont immédiatement exclu toute discussion avec le nouveau maître de Mogadiscio. «Nous ne parlons pas avec ce genre de personnes», a expliqué le département d'État.
L'administration américaine a cependant pris garde à ne pas totalement fermer la porte à la négociation : «Nous attendons de voir ce que la direction collégiale va faire». De son côté, le cheikh Aweys a lui aussi tenté d'apaiser la crise en s'engageant à poursuivre les pourparlers avec le gouvernement de transition. Voeu pieu ou réelle volonté d'éviter une nouvelle guerre ? «Aweys semble s'être assagi avec les années. Nous verrons dans les jours prochains jusqu'à quel point», commente un spécialiste de la région.
Le cheikh Aweys, membre du puissant clan des Habar Gedir, est en effet considéré comme un partisan d'une ligne radicale, voire comme un djihadiste convaincu. Pour Washington, qui a inscrit ce religieux sur sa liste noire, ses liens avec al-Qaida et le terrorisme international ne font aucun doute. «Je ne suis pas un terroriste, a nié le religieux à l'AFP. Mais si le fait de suivre ma religion et l'amour pour l'islam font de moi un terroriste, alors j'accepte ce qualificatif.» La désignation de ce nouvel homme fort à Mogadiscio semble entériner la défaite des tenants d'une tendance plus modérée, incarnée par le cheikh Shariff. «Les affrontements internes entre les deux groupes ne sont pas finis, croit savoir un journaliste local. Mais le choix d'Aweys n'est pas très bon pour la paix.»
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