Da Le Figaro del 22/06/2006
Originale su http://www.lefigaro.fr/international/20060622.FIG000000113_nouveau_sca...
Nouveau scandale des écoutes téléphoniques en Italie
Des voix s'élèvent pour réclamer une nouvelle réglementation et mettre fin aux abus
di Richard Heuzé
DANIELA, épouse du président de l'Alliance nationale, Gianfranco Fini, s'entretient au téléphone avec un collaborateur de son mari : «Francesco, ne pourrais-tu trouver un poste à Rome pour Gianpaolo ? Il est brancardier. Il a son diplôme de fin d'études et c'est l'ami de coeur de notre fille Giuliana.» L'interlocuteur promet de chercher à le faire entrer aux Postes.
Au lendemain des élections d'avril, le secrétaire de l'Union monarchique commente au téléphone les résultats avec la princesse Marina Doria, épouse de Vittorio Emanuele, qui se trouve à Genève : «Marina, c'est un vrai désastre.»
Salvatore Sottile, porte-parole de Gianfranco Fini, parle, toujours au téléphone, d'une starlette qui lui aurait accordé ses faveurs en échange d'une recommandation pour un cachet à la télévision : «Celle-là, c'est une vraie bombe sexuelle.»
Depuis l'arrestation du chef de la dynastie des Savoie, vendredi dernier, les journaux de la péninsule font leurs choux gras de la publication des écoutes téléphoniques complaisamment divulguées par le parquet de Potenza, en violation de tout secret d'instruction.
«EFFROYABLE DÉGRADATION DE L'ÉTHIQUE PUBLIQUE»
Si certaines mettent en évidence des délits pénaux, c'est loin d'être le cas de toutes. Un grand nombre rapportent des conversations anodines ou strictement personnelles. On y parle de recommandations, de femmes, d'amis ou d'ennemis politiques en des termes plus ou moins flatteurs, parfois cyniques, assez souvent triviaux.
Est-ce une raison pour offrir leurs auteurs ainsi que les personnes dont ils parlent en pâture à l'opinion publique, ternir leur réputation et faire d'eux des suspects ? Non, répond Gianfranco Fini, qui dénonce un «lynchage politique» et s'indigne qu'on mette en cause sa femme et son porte-parole, dont les «prétendues victimes démentent avec véhémence avoir eu avec lui des relations sexuelles». Silvio Berlusconi estime que ces «fuites» orchestrées par le parquet s'apparentent à un «acte barbare». Le post-communiste et ministre des Affaires étrangères Massimo D'Alema voit rouge quand la presse rapporte des propos de Vittorio Emanuele affirmant au téléphone qu'il possède un compte bancaire secret au Luxembourg, ce qu'il nie avec énergie.
Survenant après les scandales de la Banque d'Italie et du football, qui ont eux aussi été accompagnés par des écoutes, ces divulgations servent la gauche. «Au-delà du fait pénal, elles révèlent une effroyable dégradation de l'éthique publique», commente le post-communiste Piero Fassino. Quant à Romano Prodi, il se dit «attristé par le mépris manifesté envers les femmes».
Le garde des Sceaux, le centriste de gauche Clemente Mastella, déplore la «prolifération de divulgations inutiles ou abusives relatives à des faits et à des personnes étrangers aux enquêtes». Il estime qu'«il faut mettre fin à ce voyeurisme profondément injuste et susceptible d'avoir de graves conséquences familiales et sociales». Aussi propose-t-il de réglementer «sévèrement» les écoutes... à condition qu'il y ait accord entre majorité et opposition.
Au lendemain des élections d'avril, le secrétaire de l'Union monarchique commente au téléphone les résultats avec la princesse Marina Doria, épouse de Vittorio Emanuele, qui se trouve à Genève : «Marina, c'est un vrai désastre.»
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Depuis l'arrestation du chef de la dynastie des Savoie, vendredi dernier, les journaux de la péninsule font leurs choux gras de la publication des écoutes téléphoniques complaisamment divulguées par le parquet de Potenza, en violation de tout secret d'instruction.
«EFFROYABLE DÉGRADATION DE L'ÉTHIQUE PUBLIQUE»
Si certaines mettent en évidence des délits pénaux, c'est loin d'être le cas de toutes. Un grand nombre rapportent des conversations anodines ou strictement personnelles. On y parle de recommandations, de femmes, d'amis ou d'ennemis politiques en des termes plus ou moins flatteurs, parfois cyniques, assez souvent triviaux.
Est-ce une raison pour offrir leurs auteurs ainsi que les personnes dont ils parlent en pâture à l'opinion publique, ternir leur réputation et faire d'eux des suspects ? Non, répond Gianfranco Fini, qui dénonce un «lynchage politique» et s'indigne qu'on mette en cause sa femme et son porte-parole, dont les «prétendues victimes démentent avec véhémence avoir eu avec lui des relations sexuelles». Silvio Berlusconi estime que ces «fuites» orchestrées par le parquet s'apparentent à un «acte barbare». Le post-communiste et ministre des Affaires étrangères Massimo D'Alema voit rouge quand la presse rapporte des propos de Vittorio Emanuele affirmant au téléphone qu'il possède un compte bancaire secret au Luxembourg, ce qu'il nie avec énergie.
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