Da Le Figaro del 19/06/2006
Originale su http://www.lefigaro.fr/international/20060619.WWW000000513_affaire_cal...
Affaire Calipari: Rome réclame un procès pour «crime politique»
Le parquet de Rome requiert l’ouverture d’un procès contre un soldat américain, soupçonné d’avoir tué l’agent secret italien Nicola Calipari alors qu’il ramenait l’otage Giuliana Sgrena à l’aéroport de Bagdad en mars 2005

Cette « bavure » déclenche une polémique. Pour l’armée américaine, le véhicule de Calipari roulait trop vite et ne s’est pas arrêté. De plus, les Etats-Unis affirment qu’ils n’étaient pas au courant de l’opération menée par les services secrets italiens. Rome affirme au contraire que les militaires qui tenaient le barrage étaient « tendus et inexpérimentés », et qu’ils ont commis une erreur.
LE NOM DE LOZANO RÉVÉLÉ PAR UN COPIER/COLLER
Une commission d’enquête italo-américaine est mise sur pied, mais les deux parties ne parviennent pas à s’entendre sur les conclusions. Malgré les demandes de la justice italienne, l’armée américaine refuse de divulguer les noms des soldats responsables de la « bavure ». Les conclusions de l’enquête menée par le Pentagone sont diffusées sur Internet en mai 2005. Un tiers du texte, qui contient les noms des soldats mis en cause, est censurée. Mais comme s’en aperçoivent rapidement les journalistes italiens, un simple copier/coller du fichier dans un logiciel de traitement de texte classique supprime les passages noircis.
Le nom de Mario Lozano apparaît. Ce serait lui qui aurait tiré sur le véhicule. En décembre 2005, le parquet de Rome le met en examen pour « homicide involontaire ». Sans effet. Lundi, trois magistrats du parquet et le procureur de la République de Rome, Giovanni Ferrara, changement de stratégie. Ils requalifient les faits en « crime politique ».
VERS UN PROCÈS PAR CONTUMACE ?
Cette désignation date de la période du facisme. Elle permet de poursuivre des personnes ayant commis, hors du territoire italien, des délits considérés comme une «offense aux intérêts politiques de l'Etat ». Elle a déjà permis de condamner par contumace en 2000 sept officiers argentins pour la disparition et le meurtre de huit Italo-Argentins pendant la dictature militaire.
La balle est désormais dans le camp de la justice italienne. Un juge des audiences préliminaires devra décider s'il y a matière à procès ou pas. Une première audience préliminaire sera fixée «dans les prochains jours», en l'absence du marine américain. La politique américaine en la matière est de refuser que ses soldats soient jugés ailleurs que sur le sol des Etats-Unis. Lozano pourrait donc, s’il est reconnu coupable, être condamné par contumace.
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