Da Le Monde del 26/05/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-775891@51-740414,0.html
A Milan, les municipales ont un air de revanche
di Jean-Jacques Bozonnet
MILAN - Silvio Berlusconi sera-t-il un conseiller municipal assidu aux séances du lundi soir, sous les lambris du palazzo Marino, la mairie de Milan, pour discuter embouteillages et bordures de trottoirs ? L'ancien président du conseil italien l'a promis solennellement, début mai, en venant soutenir la candidature de Letizia Moratti, son ex-ministre de l'éducation, donnée favorite au fauteuil de maire lors des élections municipales qui se déroulent les 28 et 29 mai en Italie.
"J'ai l'intention de consacrer du temps et des ambitions à la ville où je suis né, où j'ai grandi, où j'ai créé des entreprises qui donnent du travail à 56 000 personnes, et où j'ai fondé Forza Italia (FI)", a-t-il déclaré devant ses supporteurs. Mais " Il Cavaliere", qui se présente comme tête de liste de FI, entend surtout faire du scrutin milanais "un test politique national". A peine deux mois après les élections législatives, la capitale lombarde fait partie - avec Rome, Naples et Turin - des 1 270 communes appelées à renouveler leurs conseils municipaux. "Le choix politique de Milan ne pourra être ignoré, car c'est cette ville qui entraîne le pays", insiste M. Berlusconi. Au moment où s'ouvre une réflexion sur l'organisation de son propre parti, le désormais chef de l'opposition espère qu'"un Milanais sur trois votera pour FI", soit un score de 33 % au lieu des 29 % enregistrés aux législatives.
Pour le centre-gauche, aujourd'hui au pouvoir et qui soutient la candidature de l'ancien préfet milanais Bruno Ferrante, le scrutin est une séance de rattrapage après le raté des législatives dans les régions du nord de l'Italie. La droite y a recueilli 60 % des voix de Turin à Trieste, avec des pointes de 80 % dans les zones traditionnellement ouvrières. Les commentateurs se sont perdus en conjectures sur l'incapacité du centre-gauche à "comprendre la question septentrionale". Dans son bunker électoral, au sous-sol d'un anonyme immeuble de bureaux, M. Ferrante vit d'espoir. "A Milan, la gauche a mieux résisté que dans le reste de la Lombardie, l'écart n'était que de 5 %, c'est un bon résultat, explique-t-il. Pour les municipales, dans une ville modérée à forte culture réformiste, le facteur personnel comptera beaucoup, tout reste ouvert."
De fait, le duel milanais s'annonce serré entre deux personnalités qui représentent une certaine bourgeoisie locale. Letizia Moratti, 57 ans, épouse du magnat du pétrole Gianmarco Moratti, fut elle-même chef d'entreprise, dirigeante du groupe Murdoch et présidente de la chaîne de télévision RAI dans les années 1990, avant d'être ministre du gouvernement Berlusconi. Les entrepreneurs, petits et grands, et les commerçants, forment le coeur de son électorat. Bruno Ferrante, 59 ans, grand commis de l'Etat, homme du Sud installé depuis trente-cinq ans à Milan, en fut l'actif préfet ces six dernières années. Ses électeurs se recrutent dans le monde universitaire et chez les jeunes.
CAMPAGNE DE PROXIMITÉ
Contre Letizia Moratti joue sa très impopulaire loi sur l'école, mais aussi l'idée qu'elle s'inscrit dans la continuité du maire sortant, Gabriele Albertini (FI), dont le second mandat n'a pas été une réussite. "Je ne suis pas un homme de parti, ma candidature est née de la volonté des citoyens milanais exprimée aux primaires du 29 janvier, tandis que celle de Letizia Moratti est le produit d'une oligarchie", glisse l'ancien préfet. Astucieusement, il a intégré à sa liste quelques-uns de ses adversaires malheureux des primaires ; en particulier Milly Moratti, épouse du président de l'Inter et belle-soeur de Mme Moratti, très populaire à Milan pour son engagement en faveur de l'environnement.
Pour récupérer les 20 000 voix qui séparent la gauche de la droite, M. Ferrante a misé sur une campagne de proximité à l'ancienne, sur les marchés et dans les allées d'immeubles. Il promet des infrastructures de transport pour améliorer les déplacements et lutter contre la pollution : "Nous demanderons au gouvernement Prodi de s'investir alors que celui de Berlusconi, pourtant très milanais avec cinq ministres de la région, a négligé cette ville qui génère pourtant 10 % du produit intérieur brut." La cité lombarde, il est vrai, n'a jamais eu une influence politique à la mesure de son poids économique et culturel. "La principale tâche du prochain maire devrait être de chercher à donner à Milan ce qui lui manque le plus : un rôle politique national en rapport avec sa réalité de grande métropole", expliquait récemment le politologue Ernesto Galli Della Loggia dans le quotidien milanais Il Corriere della Sera.
"J'ai l'intention de consacrer du temps et des ambitions à la ville où je suis né, où j'ai grandi, où j'ai créé des entreprises qui donnent du travail à 56 000 personnes, et où j'ai fondé Forza Italia (FI)", a-t-il déclaré devant ses supporteurs. Mais " Il Cavaliere", qui se présente comme tête de liste de FI, entend surtout faire du scrutin milanais "un test politique national". A peine deux mois après les élections législatives, la capitale lombarde fait partie - avec Rome, Naples et Turin - des 1 270 communes appelées à renouveler leurs conseils municipaux. "Le choix politique de Milan ne pourra être ignoré, car c'est cette ville qui entraîne le pays", insiste M. Berlusconi. Au moment où s'ouvre une réflexion sur l'organisation de son propre parti, le désormais chef de l'opposition espère qu'"un Milanais sur trois votera pour FI", soit un score de 33 % au lieu des 29 % enregistrés aux législatives.
Pour le centre-gauche, aujourd'hui au pouvoir et qui soutient la candidature de l'ancien préfet milanais Bruno Ferrante, le scrutin est une séance de rattrapage après le raté des législatives dans les régions du nord de l'Italie. La droite y a recueilli 60 % des voix de Turin à Trieste, avec des pointes de 80 % dans les zones traditionnellement ouvrières. Les commentateurs se sont perdus en conjectures sur l'incapacité du centre-gauche à "comprendre la question septentrionale". Dans son bunker électoral, au sous-sol d'un anonyme immeuble de bureaux, M. Ferrante vit d'espoir. "A Milan, la gauche a mieux résisté que dans le reste de la Lombardie, l'écart n'était que de 5 %, c'est un bon résultat, explique-t-il. Pour les municipales, dans une ville modérée à forte culture réformiste, le facteur personnel comptera beaucoup, tout reste ouvert."
De fait, le duel milanais s'annonce serré entre deux personnalités qui représentent une certaine bourgeoisie locale. Letizia Moratti, 57 ans, épouse du magnat du pétrole Gianmarco Moratti, fut elle-même chef d'entreprise, dirigeante du groupe Murdoch et présidente de la chaîne de télévision RAI dans les années 1990, avant d'être ministre du gouvernement Berlusconi. Les entrepreneurs, petits et grands, et les commerçants, forment le coeur de son électorat. Bruno Ferrante, 59 ans, grand commis de l'Etat, homme du Sud installé depuis trente-cinq ans à Milan, en fut l'actif préfet ces six dernières années. Ses électeurs se recrutent dans le monde universitaire et chez les jeunes.
CAMPAGNE DE PROXIMITÉ
Contre Letizia Moratti joue sa très impopulaire loi sur l'école, mais aussi l'idée qu'elle s'inscrit dans la continuité du maire sortant, Gabriele Albertini (FI), dont le second mandat n'a pas été une réussite. "Je ne suis pas un homme de parti, ma candidature est née de la volonté des citoyens milanais exprimée aux primaires du 29 janvier, tandis que celle de Letizia Moratti est le produit d'une oligarchie", glisse l'ancien préfet. Astucieusement, il a intégré à sa liste quelques-uns de ses adversaires malheureux des primaires ; en particulier Milly Moratti, épouse du président de l'Inter et belle-soeur de Mme Moratti, très populaire à Milan pour son engagement en faveur de l'environnement.
Pour récupérer les 20 000 voix qui séparent la gauche de la droite, M. Ferrante a misé sur une campagne de proximité à l'ancienne, sur les marchés et dans les allées d'immeubles. Il promet des infrastructures de transport pour améliorer les déplacements et lutter contre la pollution : "Nous demanderons au gouvernement Prodi de s'investir alors que celui de Berlusconi, pourtant très milanais avec cinq ministres de la région, a négligé cette ville qui génère pourtant 10 % du produit intérieur brut." La cité lombarde, il est vrai, n'a jamais eu une influence politique à la mesure de son poids économique et culturel. "La principale tâche du prochain maire devrait être de chercher à donner à Milan ce qui lui manque le plus : un rôle politique national en rapport avec sa réalité de grande métropole", expliquait récemment le politologue Ernesto Galli Della Loggia dans le quotidien milanais Il Corriere della Sera.
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