Da Le Monde del 27/03/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-754782@51-754305,0.html
En Ukraine, les "orange" devraient rester au pouvoir malgré leur défaite électorale

"Le mauvais résultat de [la coalition présidentielle] Notre Ukraine est un coup dur porté au président", estime Volodymyr Fesenko, directeur du Centre des études politiques Penta. Héros du soulèvement "orange" de fin 2004, triomphalement investi à la présidence il y a quatorze mois, Viktor Iouchtchenko est le grand perdant de ces législatives.
Mais rien n'est encore perdu pour les héritiers de la "révolution orange", qui peuvent encore espérer contrôler le Parlement dans le cadre d'une large alliance. Des discussions en ce sens sont prévues lundi à 11 heures (10 heures à Paris). Le camp orange a annoncé peu après la fermeture des bureaux de vote qu'il était prêt à oublier la brouille de septembre qui avait vu Mme Timochenko entrer dans l'oppositon.
Forte du bon score de son camp aux législatives de dimanche, l'ancien premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko envisage son retour aux affaires. Autrefois alliés, le président Iouchtchenko et Mme Timochenko sont en mauvais termes depuis que le président a démis l'égérie de la"révolution orange" de ses fonctions de premier ministre, en septembre dernier. Les premiers résultats à peine annoncés, Ioulia Timochenko a déclaré qu'un accord de formation d'un gouvernement réunissant son parti, le Parti socialiste et Notre Ukraine était "pratiquement prêt", et laissé entendre qu'elle pourrait le diriger. Une telle alliance donnerait au moins 255 sièges, soit la majorité absolue, aux anciens "orange", contre 195 pour l'opposition – le Parti des régions et les communistes.
IOULIA TIMOCHENKO DE NOUVEAU AUX COMMANDES
Dans le cas contraire, a prévenu Ioulia Timochenko, le président Iouchtchenko "devra accepter comme premier ministre M. Ianoukovitch". Proclamant sa victoire, le leader pro-Moscou a lui aussi invité d'autres partis à le rejoindre pour former un gouvernement de coalition. Mais malgré son bon score, il ne devrait pas faire le poids face au bloc "orange".
Une réconciliation entre M. Iouchtchenko et Mme Timochenko aurait son prix, les positions interventionnistes de cette dernière entrant en contradiction avec le libre-échange défendu par le chef de l'Etat. Jouant d'emblée la carte populiste, l'ex-premier ministre a affirmé dimanche soir que si elle revenait au pouvoir, l'accord conclu en janvier augmentant fortement le prix du gaz importé de Russie serait annulé.
"Deux scénarios sont possibles : soit un échec pour former un gouvernement et une dissolution du Parlement, soit un gouvernement dirigé par Ioulia Timochenko", estime Hleb Vichlinski, du cabinet de consultants ukrainien Cfk-USM.
Le responsable de la Commission électorale centrale, Iaroslav Davidovitch, a déclaré que le taux de participation aux législatives avait été de 70 %.
Si la restauration de l'équipe orange et le probable retour de Mme Timochenko au poste de premier ministre devraient plaire aux partisans de la révolution, cela risque de ne pas faire que des heureux dans les milieux politiques et d'affaires en Ukraine. Les activités gouvernementales de Mme Timochenko, souvent teintées de populisme, ont repoussé l'année dernière les investisseurs, effrayés par ses projets de large révision des privatisations conduites sous l'ancien régime, qu'elle promettait de continuer après son retour au pouvoir.
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