Da Le Monde del 09/02/2006
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-739541@51-739390,0.html

Les présidents soudanais et tchadien signent un accord de paix en Libye

di Jean-Philippe Rémy

NAIROBI - L'escalade de la tension entre le Tchad et le Soudan a subi un coup d'arrêt, mercredi soir 8 février, avec la signature à Tripoli, en Libye, d'un accord de paix entre les présidents de ces deux pays voisins. La réunion avait été organisée sous la houlette du chef d'Etat libyen, Mouammar Kadhafi, avec la participation du nouveau président de l'Union africaine, le président congolais Denis Sassou Nguesso, et des chefs d'Etat de Centrafrique et du Burkina Faso. L'accord, qui prévoit le "rétablissement des relations entre le Tchad et le Soudan", l'interdiction d'utiliser le territoire de l'un pour des activités hostiles contre l'autre et l'interdiction d'accueillir des rebelles des deux pays sur leurs territoires, a toutes les chances de plus consacrer un effort diplomatique qu'une volonté authentique de mettre fin à un conflit larvé, qui implique toute la région autour du vortex de la crise du Darfour, dans l'ouest du Soudan.

Mais qu'il soit, à terme, respecté ou pas, l'accord de Tripoli apporte dans un premier temps un ballon d'oxygène à Idriss Déby, le président tchadien, dont le pouvoir est fortement menacé à l'intérieur comme à l'extérieur de son pays, notamment par des attaques en provenance du Soudan. Le Tchad s'est déclaré, en décembre 2005, "en état de belligérance" avec le Soudan, qui se livrerait à des actes de "déstabilisation" par l'intermédiaire de rebelles tchadiens hébergés et appuyés par Khartoum.

Ces accusations sont loin d'être sans fondement. Plusieurs groupes tchadiens, comme les hommes du capitaine Mahamat Nour, ont servi de supplétifs aux forces de sécurité soudanaises, participant aux côtés des milices janjawids à la campagne de répression au Darfour. En échange, ces rebelles bénéficient de l'appui des services de sécurité soudanais et ont attaqué Adré, au Tchad, en décembre. Inversement, l'armée tchadienne s'est impliquée dans le conflit au Darfour aux côtés d'une partie des rebelles qui combattent le gouvernement soudanais depuis son éclatement en 2003.

Or, le niveau de violence s'est de nouveau aggravé au Darfour depuis la fin 2005. Les groupes rebelles sont revenus, comme les troupes gouvernementales, à des actions armées sur le terrain. Ces attaques visent également, désormais, les organisations humanitaires comme le Programme alimentaire mondial (PAM), qui affirme avoir perdu vingt camions lors d'attaques survenues depuis la fin janvier.

Le Tchad ne devrait pas être le seul bénéficiaire de l'accord de Khartoum. Denis Sassou Nguesso, président depuis peu de l'Union africaine, y a trouvé l'occasion de remporter un premier succès diplomatique avant, sans doute, de se frotter au dossier ivoirien, plus épineux. Enfin, la Libye, jamais à court d'initiatives pour tenter de s'imposer comme locomotive de l'Afrique subsaharienne, espère peut-être faire oublier, au passage, sa propre implication dans le conflit au Darfour.


EMBARGO SUR LES ARMES VIOLÉ

Alors que l'accord de Tripoli prévoit la création d'une "force de paix" et la "création d'un comité ministériel africain présidé par la Libye pour superviser l'application de l'accord", le colonel Kadhafi, dans une belle envolée, a promis de mettre à la disposition de l'Union africaine une force colossale de 100 000 soldats, 1 000 chars et 100 avions de chasse afin de "fermer la frontière" entre le Tchad et le Soudan.

Le président libyen a également admonesté "tous les rebelles qui portent les armes", leur signalant qu'"avec les armes, on n'atteint pas ses objectifs". Une déclaration qui survient peu après la remise d'un rapport d'un groupe d'experts des Nations unies, le 30 janvier, qui conclut que les groupes rebelles du Darfour ont continué, depuis l'instauration d'un embargo en 2004, à recevoir "des armes et des munitions et/ou de l'équipement du Tchad, de l'Erythrée et de la Libye (...)", ainsi que des "soutiens financiers, politiques et diverses aides matérielles" des mêmes pays.


CHRONOLOGIE

23 DÉCEMBRE 2005
Le gouvernement tchadien se déclare "en état de belligérance avec le Soudan" voisin, rendu responsable de l'attaque d'un village tchadien une semaine auparavant. Khartoum démentira être impliqué dans le coup de force. Le Tchad abrite quelque 200 000 réfugiés soudanais qui ont fui la guerre au Darfour.

27 DÉCEMBRE
Le président Idriss Déby accuse Khartoum de préparer "une agression" contre son pays.

8 JANVIER 2006
Idriss Déby pose ses conditions à une reprise du dialogue avec le Soudan.

29 JANVIER
Accusé par le régime de Khartoum, le Tchad dément être intervenu militairement la veille en territoire soudanais.

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