Da Libération del 06/05/2005
Originale su http://www.liberation.fr/page.php?Article=294628
Berlusconi enterre la polémique Calipari
Excluant la rupture avec Bush, il ferme le dossier de la prise d'otage à Bagdad
di Eric Jozsef
Rome - CALIPARI, C'EST FINI. Tout en rejetant clairement la responsabilité de la mort du responsable des services secrets italiens (Sismi) Nicola Calipari, le 4 mars à Bagdad, sur la patrouille américaine qui a ouvert le feu, Silvio Berlusconi a tenu hier à mettre un point final à l'affaire. Devant le Parlement, le chef du gouvernement italien a en effet exclu catégoriquement tout «déchirement ou rupture» avec Washington malgré des avis divergents sur le déroulement de la fusillade. «Les conclusions des deux enquêtes [américaine et italienne, ndlr] font apparaître des discordances irréductibles qui touchent des aspects qui n'ont rien de secondaire», a ainsi martelé le président du Conseil en ajoutant toutefois que l'amitié entre les deux pays est «hors de la discussion».
Samedi, le Pentagone avait en substance affirmé que ses soldats avaient «agi en conformité avec les règles d'engagement». Selon les Américains, la voiture transportant à son bord Nicola Calipari, la journaliste Giuliana Sgrena - à peine libérée après un mois de séquestration - et un second officier du Sismi se serait approchée trop rapidement du check-point mobile installé à proximité de l'aéroport de Bagdad et n'aurait pas répondu aux sommations. Pire, les Italiens n'auraient pas informé correctement leurs alliés de la mission de Nicola Calipari. Hier, Silvio Berlusconi a rappelé que, selon ses services, la patrouille était «irrégulière» et qu'elle ne disposait pas «d'instructions écrites» et insisté : «Je ne minimise pas la portée du désaccord.» L'ambassadeur Cesare Ragaglini et le général Pierluigi Campregher, qui ont refusé de contresigner le rapport de la commission d'enquête du Pentagone, avaient également indiqué que le véhicule roulait à une vitesse modérée et que les soldats de la patrouille volante américaine n'avaient pas été avertis par leurs supérieurs de l'arrivée de la voiture.
Hier, Silvio Berlusconi a même parlé de «culpabilité» des soldats américains mais a voulu souligner «l'impartialité et la bonne foi des enquêteurs» du Pentagone. Le chef du gouvernement n'a pas souhaité tirer d'autres conséquences de l'affaire, se contentant de réaffirmer son soutien aux magistrats romains qui ont aussi ouvert une enquête. Surtout, le président du Conseil a précisé : «Nous n'avons aucune intention d'établir une relation entre le cas Calipari et la présence des troupes italiennes en Irak.» «Le rappel des troupes apparaîtrait irresponsable autant qu'incompréhensible», a-t-il insisté, rappelant qu'il avait déjà évoqué, en mars, un retrait progressif du contingent italien. Il a souligné : «Celui-ci ne sera pas unilatéral. Les délais et les modalités seront coordonnés avec nos alliés et nos amis irakiens.»
Dès mercredi, le leader de l'opposition Romano Prodi avait au contraire jugé que «l'épisode Calipari doit accélérer la réflexion sur les modalités de retrait des troupes et sur les moyens de mettre un terme à cette mission». Mais hier, au Parlement, le centre gauche n'a pas souhaité polémiquer outre mesure sur l'affaire Calipari. Le secrétaire des démocrates de gauche, Piero Fassino, a avant tout indiqué : «Les Etats-Unis doivent nous demander pardon.»
Samedi, le Pentagone avait en substance affirmé que ses soldats avaient «agi en conformité avec les règles d'engagement». Selon les Américains, la voiture transportant à son bord Nicola Calipari, la journaliste Giuliana Sgrena - à peine libérée après un mois de séquestration - et un second officier du Sismi se serait approchée trop rapidement du check-point mobile installé à proximité de l'aéroport de Bagdad et n'aurait pas répondu aux sommations. Pire, les Italiens n'auraient pas informé correctement leurs alliés de la mission de Nicola Calipari. Hier, Silvio Berlusconi a rappelé que, selon ses services, la patrouille était «irrégulière» et qu'elle ne disposait pas «d'instructions écrites» et insisté : «Je ne minimise pas la portée du désaccord.» L'ambassadeur Cesare Ragaglini et le général Pierluigi Campregher, qui ont refusé de contresigner le rapport de la commission d'enquête du Pentagone, avaient également indiqué que le véhicule roulait à une vitesse modérée et que les soldats de la patrouille volante américaine n'avaient pas été avertis par leurs supérieurs de l'arrivée de la voiture.
Hier, Silvio Berlusconi a même parlé de «culpabilité» des soldats américains mais a voulu souligner «l'impartialité et la bonne foi des enquêteurs» du Pentagone. Le chef du gouvernement n'a pas souhaité tirer d'autres conséquences de l'affaire, se contentant de réaffirmer son soutien aux magistrats romains qui ont aussi ouvert une enquête. Surtout, le président du Conseil a précisé : «Nous n'avons aucune intention d'établir une relation entre le cas Calipari et la présence des troupes italiennes en Irak.» «Le rappel des troupes apparaîtrait irresponsable autant qu'incompréhensible», a-t-il insisté, rappelant qu'il avait déjà évoqué, en mars, un retrait progressif du contingent italien. Il a souligné : «Celui-ci ne sera pas unilatéral. Les délais et les modalités seront coordonnés avec nos alliés et nos amis irakiens.»
Dès mercredi, le leader de l'opposition Romano Prodi avait au contraire jugé que «l'épisode Calipari doit accélérer la réflexion sur les modalités de retrait des troupes et sur les moyens de mettre un terme à cette mission». Mais hier, au Parlement, le centre gauche n'a pas souhaité polémiquer outre mesure sur l'affaire Calipari. Le secrétaire des démocrates de gauche, Piero Fassino, a avant tout indiqué : «Les Etats-Unis doivent nous demander pardon.»