Da Le Monde del 09/03/2005
Originale su http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-400900,0.html

Le Hezbollah démontre qu'il est une force politique majeure au Liban

Manifestation prosyrienne monstre à Beyrouth

di Cécile Hennion

Beyrouth - Le Hezbollah voulait montrer qu'il est une force politique incontournable au Liban. Il en a donné la preuve magistrale, mardi 8 mars, en organisant une manifestation gigantesque au cœur de Beyrouth. A l'appel de son dirigeant charismatique, le cheikh Hassan Nasrallah, une foule compacte de plusieurs centaines de milliers de personnes - 200 000 selon les estimations les plus basses - s'est rassemblée en face du bâtiment de l'ONU pour "dire merci à la Syrie" et refuser la résolution 1559, adoptée le 2 septembre 2004 par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui exige le retrait des troupes syriennes et le désarmement du Hezbollah.

La capitale libanaise, qui vibrait depuis trois semaines au slogan de "Syrie dehors !", scandé par l'opposition, a résonné, cette fois, des voix du camp adverse, demeuré jusque-là silencieux. "Amérique dehors !", "Non aux ingérences étrangères !", "L'ennemi n'est pas la Syrie, mais Israël !", ou encore "L'Amérique est la source du terrorisme et de tous nos problèmes", lisait-on sur les banderoles.

Le camp prosyrien est mené par une trentaine de formations politiques, laïques ou confessionnelles, mais la prédominance du Hezbollah chiite était visible. A côté de quelques dignitaires religieux sunnites étaient regroupés des femmes drapées de tchadors et des hommes qui rythmaient leurs slogans en se frappant frénétiquement la poitrine, dans une gestuelle typique des démonstrations de foi chiites. La population de la banlieue déshéritée du sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, s'était déplacée en masse.

Pour cette grand-messe prosyrienne, le gouvernement n'avait pas imposé les mêmes restrictions de déplacement qu'à l'opposition. Beyrouth est restée ville ouverte. Au point que des Syriens, accourus de l'autre côté de la frontière, sont venus y participer très ouvertement. Devant les caméras, plusieurs d'entre eux ont expliqué avec une spontanéité parfois désarmante avoir fait le voyage "pour soutenir le peuple libanais". L'opposition n'a pas manqué de condamner cette présence, ainsi que celle - peu probable - de Palestiniens "délogés des camps de réfugiés pour grossir les rangs".

Les chiites, qui forment environ 40 % de la population libanaise, soit la plus grosse minorité du pays, n'ont besoin ni des uns ni des autres pour montrer leur puissance numérique. Avec son efficacité habituelle, le Hezbollah avait affrété des cars, qui ont sillonné le sud du pays, afin que les habitants des villages éloignés ne manquent pas ce rendez-vous.

"Le voilà, le vrai Liban !", est le commentaire qui revenait le plus fréquemment dans cette foule qui, en insistant sur sa supériorité numérique, contestait les affirmations de l'opposition, des Etats-Unis ou de la France, selon lesquelles le mouvement antisyrien serait un mouvement "populaire".

La démonstration de force ne s'est pas arrêtée là. Les organisateurs n'ont cessé de montrer la maîtrise et l'aisance avec lesquelles ils peuvent occuper le terrain, en imposant des cartes d'accréditation aux journalistes munis de caméras et en donnant le ton des chants et des slogans. "Cela ressemble à une chorégraphie !", commentait un journaliste local.

Du haut d'une tribune dressée en face de la statue de Riad El-Solh, l'un des pères de l'indépendance libanaise, le cheikh Hassan Nasrallah a prononcé son discours au milieu d'une foule en délire. Acclamé à chacune de ses harangues, il a appelé ses "partenaires libanais à engager le dialogue". "L'opposition a tort de croire qu'elle peut obtenir la chute du régime avec des manifestations, des slogans et l'appui de certains médias, a-t-il ajouté. Notre attitude est démocratique et nous vous demandons pacifiquement de renoncer à votre soutien à une résolution qui n'est pas populaire au Liban et qui n'a pas l'appui de la majorité. Je dis au reste du monde : "Si vous êtes soucieux de la liberté des Libanais et de la démocratie au Liban, vous devez regarder avec vos deux yeux. Les gens qui sont ici n'appartiennent-ils pas au Liban que vous aimez ?""

Le ton est resté conciliant. L'absence totale de drapeaux du Hezbollah, ou de toute autre formation politique dans le cortège, remplacés par des drapeaux libanais, la minute de silence observée à la mémoire de Rafic Hariri, l'ancien premier ministre assassiné, ainsi que des slogans comme "Non au sectarisme, nous sommes tous Libanais", sont apparus comme autant de signes de modération.

A quelques centaines de mètres de là, la place des Martyrs, devenue tribune permanente de l'opposition, a été encerclée par l'armée et interdite d'accès, afin d'éviter tout affrontement entre les deux camps. Des jeunes l'ont réinvestie après sa réouverture, quelques heures plus tard. "Avec cette manifestation du Hezbollah, nous avons reçu une claque", soupirait l'un d'eux. "Ce soir, nous sommes moins nombreux que d'habitude. Beaucoup ont peur", affirmait Tony, qui s'apprêtait à dormir dans l'une des tentes installées sur la place. "Nasrallah a maintenu l'idée de l'unité civile, explique-t-il, mais de fait, nous sommes opposés sur tous les autres points. Je suis déçu et découragé."

Plusieurs échauffourées ont éclaté dans la soirée dans différents quartiers : des échanges de jets de pierres ont eu lieu entre militants pro et antisyriens à Aïn Remmaneh, à la périphérie sud-est de Beyrouth. A Fourn Al-Chebback, non loin de là, un Libanais de 21 ans été hospitalisé après avoir été violemment battu par des hommes brandissant des drapeaux syriens. Dans le quartier de Saïfé, dans la partie est de la capitale, un jeune homme de 23 ans a été attaqué au pistolet, alors qu'il était au volant d'une voiture recouverte d'un drapeau libanais et de posters des opposants Michel Aoun et Samir Geagea. Il n'a pas été blessé.

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